Tourisme. La Russie veut ouvrir un maximum de lignes aériennes directes avec les pays d’Afrique

Dans le cadre du “retour” de la Russie en Afrique, comme aime l’affirmer Moscou, la sphère du tourisme, entre autres domaines de coopération et de développement économiques, fait l’objet d’une attention particulière. La demande touristique russe en direction des pays subsahariens serait en forte en hausse.

“Safari, plage, nature : les pays d’Afrique subsaharienne vont-ils devenir les nouvelles destinations du tourisme russe ?”, titre le magazine russe Profil en plein cœur de l’été et alors que depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, en février 2022, la Russie n’a pu maintenir de lignes aériennes directes qu’avec 36 pays dans le monde.

Lors du sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg fin juillet, un large spectre de questions de coopération a été abordé, comme celle de l’ouverture de nouvelles ambassades et représentations commerciales russes dans les pays africains (comme au Burkina Faso et en Guinée équatoriale d’ici à la fin de l’année 2023, après trente ans d’absence de représentation), ou celle de la suppression des visas.

La Russie a par ailleurs souligné la nécessité de la mise en service de lignes aériennes directes avec “tous les pays africains où cela sera possible”, selon l’expression du représentant spécial du président de Russie pour les pays africains et vice-ministre russe des Affaires étrangères, Bogdanov, qui s’est réjoui du “retour” de la Russie en Afrique.

Aujourd’hui, seuls 6 pays africains sont desservis

“Un plan plus qu’ambitieux”, commente le journal. En effet, si, dans les années 1980, la géographie des vols assurés par la compagnie soviétique Aeroflot incluait 35 destinations – “du Maroc à Madagascar en passant par l’Angola et le Mozambique” –, à l’heure actuelle, rappelle le site, seules l’Égypte et les Seychelles sont desservies directement par Aeroflot, en dehors des hubs aériens que constituent l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et l’Éthiopie, où les passagers russes peuvent embarquer à bord des compagnies locales pour d’autres destinations africaines.

Entre autres objectifs, la Russie veut développer le tourisme de ses ressortissants sur le continent, qui seraient apparemment tout à fait désireux d’ajouter à leurs destinations asiatiques celles de l’Afrique subsaharienne. “L’ouverture de lignes aériennes directes entre la Russie et l’Afrique aura un impact colossal sur le tourisme russe à l’étranger, écrit le journal. Les vacanciers russes ne vont certes pas abandonner massivement la Thaïlande et le Sri Lanka au profit du Kenya ou de l’Afrique du Sud, mais les experts en sont convaincus : les pays africains détourneront une part des flux touristiques russes de chez leurs concurrents asiatiques.”

La demande russe de voyages à destination des pays africains subsahariens n’a en effet cessé de croître au cours de l’année écoulée, poursuit Profil. Selon les données d’Ethiopian Airlines, elle a pratiquement doublé depuis août 2022. Les destinations les plus populaires sont actuellement les Seychelles, l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, la Tanzanie, Zanzibar, la Namibie, l’Éthiopie et le Kenya.

Ce n’est pas demain que les pays d’Afrique subsaharienne remplaceront le Moyen-Orient ou l’Asie pour les touristes russes, relativise le journal. La question des visas, le coût du transport, la faiblesse des infrastructures et des services dans la plupart des pays africains devraient demeurer encore quelque temps des obstacles, même si la sphère touristique en Afrique connaît un boom des investissements ces dernières années.