Le Conflict Intelligence Team (CIT)

Le Conflict Intelligence Team (CIT) est un réseau russe d'investigation sur la réalité des agissements militaires du Kremlin. Il a été constitué en 2014, au début de la guerre du Donbass, a poursuivi son travail lors de la guerre en Syrie et continue aujourd'hui en analysant la guerre d'agression contre l'Ukraine. Le CIT est actuellement basé en Géorgie. Ensemble avec le média en langue russe Important Stories, il a publié le 5 octobre une étude sur les chiffres de la mobilisation et l'augmentation du taux de mortalité masculine par région russe, sur base de citations des responsables locaux et des médias. Il en découle que les autorités russes ont mobilisé au moins 213 000 hommes dans 53 régions. L'absence de données pour 32 autres régions suggère que beaucoup plus d'hommes ont déjà été mobilisés depuis l'ordre de "mobilisation partielle" lancé par Vladimir Poutine. Le CIT a noté que les régions qui montrent les efforts les plus importants de mobilisation sont systématiquement les régions les plus pauvres et les plus ethniquement non-russes. Moscou et Saint-Pétersbourg ont enregistré les plus faibles augmentations du taux de mortalité depuis le début de la guerre, avec respectivement 0% et 3% d'augmentation, tandis que la République du Daghestan a enregistré la plus forte augmentation du taux de mortalité masculine : 105%. Les analystes du CIT suggèrent que le Kremlin cible les régions qui sont moins susceptibles de protester contre des taux de mobilisation disproportionnés pour augmenter les effectifs engagés en Ukraine sans augmenter l'instabilité intérieure. Cette information est rapportée par l'Institute for the Study of War. D'autres informations ont circulé déjà montrant que la mobilisation partielle, en Crimée, cible spécifiquement les Tatars. La logique poutinienne de l'épuration ethnique est en même temps une logique de classe, et elle ne cible pas que l'Ukraine…