Jean-Luc Mélenchon et l’Ukraine, par Sergueï Wolkonsky.

A première vue, on serait tenté de considérer qu’il y a deux Mélenchon : celui d’avant Février 2022 et celui d’après. Celui d’avant, ouvertement pro-russe, ne perd pas une occasion d’attaquer l’Ukraine, en relayant, sans filtre, la propagande du Kremlin. Celui d’après, plus prudent, condamne la guerre du bout des lèvres, s’abritant derrière un discours pacifiste.

De manière récurrente, les éléments de langage du Kremlin reviennent dans ses propos pour minimiser les mérites du peuple ukrainien, qui résiste courageusement à une invasion de son territoire. Vouloir la paix dans un tel contexte, c’est adhérer au projet de l’agresseur aux dépens exclusifs du pays agressé. Cela revient à accorder une forme de légitimité à la violence d’un état assumant des visées impérialistes – la Fédération de Russie, contre un autre état, souverain, ayant accédé à son Indépendance en vertu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes – l’Ukraine. Cette violence est étonnement à mettre en regard de celle faite aux femmes, car dans cette guerre, le viol est utilisé comme une arme par les soldats russes. Poutine lui-même a convoqué la métaphore du viol, féminisant volontairement l’Ukraine, souvent représentée, dans la culture populaire, sous les traits d’une belle ukrainienne agressée par un soldat russe. Cette violence caractérisée par une idéologie viriliste est la manifestation d’un rapport de domination qui présuppose un fort et un faible (un homme contre une femme, un empire contre une nation). En retour, l’Ukraine valorise ses femmes soldates, héroïques et volontaires, citoyennes à part égale avec les hommes. Au nom de la paix, Jean-Luc Mélenchon voudrait empêcher ou ralentir la livraison d’armes à l’Ukraine, donc accorder un avantage décisif à la Russie. Sa neutralité est un leurre. Il a choisi son camp depuis la première heure. Sa vision du monde est inchangée et sa fascination pour la force doit être interrogée.

En quoi tout positionnement face à la guerre russo-ukrainienne constitue-t-il un marqueur « moral » de la gauche ? Concernant le leader de LFI, je constate le chemin intellectuel qui mène à une détestation obsessionnelle de ce que représentent pour lui les États-Unis. Mais cette détestation s’affirme ici au mépris des peuples, tels qu’ils envisagent leur vie sociale et démocratique, développant un rapport singulier à l’Histoire. Les ukrainiens sont un peuple, avec ses luttes, ses syndicats, ses organisations citoyennes, ses militants des causes féministe, LGBT, antiraciste, antifasciste, écologiste… Les éditions Syllepse et les brigades éditoriales de solidarité ont publié une compilation de manifestes en soutien à l’Ukraine résistante, qui montre que les travailleurs et travailleuses de ce pays ne sont pas isolés. Ils ont tissé des liens inter-syndicaux et militants au niveau international.

L’ignorance dans laquelle Jean-Luc Mélenchon tient la réalité sociale, politique, culturelle et historique de l’Ukraine, en contestant son existence indépendante, relève d’une sorte de préjugé de supériorité de conscience, qui ignore superbement comment s’est construite, dans la période contemporaine, la relation des ukrainiennes et des ukrainiens à leur propre histoire. J’ai été profondément et durablement choqué en relevant minutieusement ses prises de position depuis 2014, époque de Maïdan et de l’annexion de la Crimée, jusqu’à l’invasion russe du 24 Février 2022. Il est tout de même étrange que jamais, le peuple ukrainien n’ait pris visage pour lui, dans sa rayonnante diversité.

Pour Jean-Luc Mélenchon, les ukrainiens sont tous des nazis. Est-il nécessaire de rappeler que l’extrême droite, en Ukraine, ne récolte que 2% des suffrages au premier tour des présidentielles, tandis qu’en France, Marine Le Pen en réunit 41% au second tour ? Que sait-il de l’importance que représente à nos yeux l’héritage anarchiste de Makhno ? Connait-il seulement notre tradition millénaire du vitché, cette assemblée populaire, spontanément réunie en place publique (maïdan : place), au Moyen Âge, pour démettre et chasser le Prince, quand celui-ci n’est pas à la hauteur ?

Le plus grave peut-être, c’est que Jean-Luc Mélenchon a activement participé, jusqu’en Février 2022, d’une déshumanisation des ukrainiens, qui, d’une certaine manière, tendait à justifier la guerre que la Russie a déclenchée contre l’Ukraine. A le lire, on ne peut s’empêcher de penser que cette guerre prolonge et malheureusement dépasse sa pensée. Il ne fait pas de doute qu’un patient travail de désinformation a porté ses fruits en amont. On sait juste que Jean-Luc Mélenchon a eu pour principal interlocuteur russe un certain Sergueï Oudaltsev, prétendument opposant à Poutine, mais reconnaissant, le 24 Février dernier, le bien-fondé de l’agression de l’Ukraine, ce qui a conduit LFI a rompre ses relations avec lui.

Ce qui, à mon sens, est éminemment contestable ici, chez le leader de LFI, c’est qu’il spécule sur des rapports de puissance, dans lesquels l’humain est traité comme un simple matériau. Il rejoint en cela l’objet de son admiration : Poutine et sa volonté obsessionnelle de conformer à tout prix l’Histoire au récit qu’il s’en fait. C’est là, à mon sens, plus une faiblesse qu’une force. Cela les conduit tous deux fatalement à une erreur d’appréciation. Ce n’est pas seulement une erreur pour eux-mêmes, car dans les deux cas, la parole porte. Elle trouble les esprits, installant des représentations et un appareil critique déficients dans la compréhension des enjeux par leur auditoire.

Il m’est apparu, durant la campagne des dernières présidentielles françaises, que cette question de l’Ukraine contenait une dimension éthique essentielle, un socle de valeurs sur lesquelles l’Europe et la gauche pourraient se reconstruire :

  1. La liberté est notre bien le plus précieux. Rien ne devrait occulter cela. Il faut être confronté à l’imminence de sa disparition pour en comprendre le prix. Chaque génération doit se mobiliser pour la défendre. Cela passe par l’éducation et l’engagement de toute la société civile. Une fois qu’on a compris cela, comment articuler la défense de la liberté à des prises de responsabilité individuelles et collectives ?
  2. La résilience, dans le processus de laquelle la résistance n’est qu’un moment de l’acceptation, est sans doute un modèle apte à apaiser les traumas ; elle n’est pour autant pas transposable, comme on veut nous le faire entendre, à des enjeux politiques et sociaux. La résistance, qui est l’art de dire NON, n’a qu’une alternative, en définitive : celle de la collaboration. Où sommes-nous réellement ?
  3. La dignité de l’homme et de la femme libres, leur capacité et leur volonté de résistance appellent des formes d’auto-organisation citoyenne ouvertes, généreuses, accueillantes et non-dogmatiques.

Ce florilège que je vous propose ici, comporte des citations datées et chronologiques. Il n’a pas la prétention d’être exhaustif, mais quelque chose se dessine dans la répétition des arguments et des invectives. J’ai privilégié le principal média de l’intéressé : son blog. Ce travail a peut-être pour seul mérite de nous prémunir contre une forme d’amnésie qui effacerait, dans la précipitation de l’actualité, tout ce qui a été dit.

La position de Jean Luc Mélenchon a certes évolué. Mais il a fallu que l’Ukraine soit envahie et se trouve victime d’une guerre d’extermination (cf. Françoise Thom dans desk-russie.fr : Les idéologues russes visent à liquider la nation ukrainienne) pour qu’il rééquilibre ses positions, sans toutefois prendre franchement parti en faveur des ukrainiens, ce que l’on ne peut que regretter.

CITATIONS DE JEAN-LUC MÉLENCHON :

  • Le 25 Février 2014, sur son blog : (à propos de la Crimée) « (Poutine) avait-il le choix ? Pouvait-il accepter une avancée de l’Otan en Crimée, sa grande base navale sur la mer Noire, trajet du gazoduc qui contourne l’incontrôlable Ukraine ?, non bien sûr, et aucune personne informée ne peut soutenir le contraire ».
  • 25 Février 2014, sur son blog : « Ukraine. Cette fois ci c’est un putsch ! Et une nouvelle fois, la propagande tourne à plein régime et c’est bien normal. L’enjeu géopolitique est énorme. L’offensive contre la Russie que mènent les Nord-américains (…) bat son plein. »
  • 25 Février 2014, sur son blog : (à propos de Maïdan) « il s’agit de valider un coup de force dont l’unique contenu est l’hostilité à la Russie. En France, comme d’habitude, pour connaître en direct le sens du vent d’ouest, observez les voiles du vaisseau amiral de la presse sous influence nord-américaine : « Le Monde ». Celui-ci ressort le grand jeu ! Il n’en finit plus de mettre en scène le Disneyland du bien et du mal qui lui tient lieu de récit géopolitique. »
  • 25 Février 2014, sur son blog : « Les combattants prétendument « indépendantistes », « pro-Europe », c’est-à-dire le gros de ceux qui ont affronté réellement la police de Kiev en première ligne et ratonnent dans les rues de Lviv à Kiev sont politiquement très clairement identifiables. Les prétendus partis de la « liberté » et de « l’Europe » sont des partis qui s’affichaient encore il y a peu comme des partis de la plus extrême droite. Tel ce « Svoboda », ex-Parti National-Socialiste d’Ukraine ! Leurs partisans se sont déchaînés. On a vu le retour des pogroms antisémites comme dernièrement à la sortie d’une synagogue du quartier de Kiev de Podil. Mais les attaques contre les musulmans ne se comptent plus non plus ! »
  • 25 Février 2014, sur son blog : « La Russie ne va pas se laisser faire. C’est bien normal. Le peuple Ukrainien non plus. Sa fraction saine, débarrassée de la tutelle des corrompus qui s’étaient imposés comme leur porte-parole et leur gouvernement, va reprendre l’initiative. On peut donc compter sur une mise en cause populaire de l’extrême droite putschiste qui ce soir tient le haut du pavé aux acclamations de « l’Occident ». Le danger vient de la violence que tout cela peut déclencher et du risque de partition du pays que l’offensive « occidentale » peut provoquer. »
  • 5 Mars 2014, sur son blog : « je condamne la tentative d’encerclement de la Russie par l’Otan qui en est la cause. Je condamne l’antisémitisme néonazi des ministres de fait au pouvoir en Ukraine, et je souhaite qu’ils soient rapidement expulsés de ce gouvernement. »
  • 15 Mars 2014, sur son blog :« Pressionner sur des États plurinationaux et multiculturels, c’est les faire exploser.Tel est le destin promis de l’Ukraine. Mais le point où nous voici rendus peut calmer le jeu. Et on le devra à des excités qui visaient tout le contraire. Je parle des « ultras nationalistes », néo nazis ou pas, marionnettes des diverses fractions d’oligarques kleptocrates ukrainiens. Ceux-là ont cru qu’en en rajoutant, ils contraindraient « l’Occident » à les soutenir, nonobstant leur sulfureuse identité politique. Et ils y sont parvenus. Mais ils n’auront rien de plus. N’empêche ! Américains et « Européens » ont été pris au piège des extrémistes qu’ils ont stupidement laissé occuper toute la scène. Mais qu’y pouvaient-ils ? »
  • 25 Mars 2014, sur son blog : Soyons lucides. La Russie envahissant l’Ukraine ? Pour quoi faire ?Malheureusement pour elle, l’Ukraine va s’effondrer toute seule. Les Russes préfèrent laisser aux seuls Européens la charge d’une contrée ruinée, dirigée par des kleptocrates maniant leurs marionnettes nazies. Un pays dangereux, en proie à une révolte populaire permanente contre une misère sociale que la Troïka va aggraver. Un pays dévasté, qui contient le sarcophage incertain de Tchernobyl et sept autres centrales nucléaires vétustes. D’ici peu, le pétrole et le gaz russes sortiront de Russie par un autre gazoduc et oléoduc. Pourquoi diable la Russie envahirait-elle cet espace ?
  • En Mars 2014, sur son blog : « Bien sûr la Crimée est « perdue » pour l’Otan ! Bonne nouvelle ! Il faut espérer que, du coup, la bande de provocateurs et d’agités qui dirigent la manœuvre va se calmer quelque temps. »
  • En Mars 2014, sur son blog : « Poutine a profité habilement d’une politique aventurière et irresponsable provoquée par les autorités de fait ukrainiennes ». Et présente l’intervention militaire comme une opération de légitime défense. »
  • 14 Novembre 2014, sur son blog : « La France aurait dû livrer aujourd’hui à la Russie un premier navire Mistral sur lequel 400 marins russes se sont formés à Saint-Nazaire depuis plusieurs mois. François Hollande ridiculise la France en empêchant cette livraison. Il parle de « conditions non réunies » concernant l’Ukraine, sans que ces conditions n’aient jamais été précisées. Cette diplomatie floue et hypocrite n’est que le paravent de l’alignement odieux de notre pays sur la politique guerrière des États-Unis contre la Russie. »
  • 14 Novembre 2014, sur son blog : « La France doit honorer le contrat signé avec la Russie. Elle doit plus que jamais renouer avec la Russie les relations d’amitié qui ont fait notre force commune dans l’Histoire. »
  • 9 Février 2015, sur son blog : « Les provocateurs ukrainiens n’ont pas chômé. Ce sont les mêmes qui font échouer tous les accords depuis le début de la crise. Si je m’avance autant, c’est parce que personne ne peut prouver quel est l’intérêt de Poutine à une telle escalade ! D’ailleurs, après des mois de bavardages, de promesses non tenues côté américain et européen, nous voici revenus au point de départ. C’est le plan franco-allemand. Il prévoit une plus large autonomie des régions rebelles. Il se fonde sur la ligne de front actuelle. Excellent ! C’est le plan proposé par les Russes dès le début du conflit : une Ukraine fédérale ! Il va de soi que le projet d’une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large le long de cette ligne est excellent pour empêcher les exactions des milices d’extrême-droite ukrainiennes avec ou sans uniformes de l’armée du président Porochenko. La qualité de ces avancées est évidente. »
  • 9 Février 2015, sur son blog : « Les récitants des médias ont débordé d’irresponsabilité en prêchant la haine anti-Russe, en étouffant les crimes de guerre du gouvernement d’extrême-droite Ukrainien, son président oligarque et en diabolisant d’une manière irresponsable la Russie et Vladimir Poutine. »
  • 11 Avril 2015, sur son blog : « les sanctions contre la Russie sont illégales du point de vue européen. Mais en juin prochain, la discussion reprend sur la levée des sanctions ou leur alourdissement. On peut donc pronostiquer une provocation armée avant la date de cette réunion, pour rallumer le brasier de la haine anti-russe et de la mainmise sur ce qu’il faut bien appeler le nouveau protectorat ukrainien. »
  • 11 Avril 2015, sur son blog : « Je ne cherche à effrayer personne, mais la guerre contre la Russie ce serait la fin de l’humanité. Et au nom de quoi ? Peut-être pour les nationalistes ukrainiens qui ont pris le pouvoir à Kiev, qui terrorisent la population russe et glorifient les collabos nazis, qui ont ruiné l’économie ukrainienne et vivent sous perfusion financière européenne ? Peut-être qu’il est temps de se raviser ? D’arrêter cette « spirale de la folie » comme l’a appelé Jean-Pierre Chevènement, avant qu’il ne soit trop tard ? »
  • 3 Janvier 2021Matinée spéciale présidentielles sur France Inter (à propos de l’annulation de la livraison des Mistral à la Russie):« La Russie est un partenaire, je ne suis pas d’accord pour que l’on en fasse un ennemi, je ne suis pas d’accord avec le fait que l’on ait trahi la parole que l’on avait donnée aux dirigeants russes« .
  • 3 Janvier 2021, sur sa page Twitter  « Nous avons fait entrer 10 pays dans l’OTAN à l’Est, ce qui a été ressenti comme une menace par la Russie ». « Nous avons le devoir de faire en sorte que l’Ukraine n’entre pas dans l’OTAN parce que sinon, il est normal que les Russes disent – nous nous sentons menacés – , surtout quand on installe des batteries de missiles anti-missiles en Pologne.
  • 11 Novembre 2021, entretien accordé au Figaro : « Les sanctions contre la Russie n’ont aucun sens »
  • 11 Novembre 2021, entretien accordé au Figaro : « Je ne crois pas à une attitude agressive de la Russie »
  • 12 Décembre 2021, « Questions politiques » sur France Inter : « Les russes ne sont pas des adversaires »
  • 12 Décembre 2021, « Questions politiques » sur France Inter : « Pour moi la Russie ce n’est pas un adversaire, mais un partenaire. »
  • 12 Décembre 2021 « Questions politiques » sur France Inter : « Il faut s’inquiéter à chaque fois qu’une plaie s’envenime, il y a intérêt à s’y prendre assez tôt et à ne pas en rajouter par des provocations (…) à intervalle régulier, les Russes jouent les gros bras et à intervalle régulier les Ukrainiens en font autant (..) ce n’est pas à nous de faire les shérifs du monde. Les Russes ne sont pas des adversaires. C’est la première fois dans l’histoire qu’un empire s’effondre, sans que l’on négocie les frontières qui suivent et en plus nous avons menti à cet empire. Nous lui avons dit que l’on ne ferait pas avancer les frontières de notre alliance militaire et on les a fait avancer. Pourquoi se passe-t-il tout ceci en ce moment en Ukraine ? Parce que les Etats-Unis d’Amérique ont l’intention d’avancer les frontières de l’Otan jusqu’à l’Ukraine et toute une série de gens sont intéressés à avoir en Europe un nouveau pays où le salaire moyen est à 135 euros. »
  • 12 Décembre 2021, « Questions politiques » sur France Inter : « On a tout à partager avec les russes. »
  • 12 Décembre 2021, « Questions politiques » sur France Inter « Chaque fois que l’on s’est fâché avec eux, ça a assez mal tourné pour nous, chaque fois que l’on s’est bien entendu avec eux, ça s’est plutôt bien passé pour nous, notamment au moment où ils nous ont aidés massivement et principalement à nous libérer. Deuxième élément, économique, commercial, civilisateur, on a tout à partager avec les Russes. »
  • 18 Janvier 2022, le Monde : « Les Russes mobilisent à leurs frontières ? Qui ne ferait pas la même chose avec un voisin pareilun pays lié à une puissance qui les menace continuellement ? On continue les vieilles méthodes de la guerre froide. Or, la politique antirusse n’est pas dans notre intérêt, elle est dangereuse et absurde. Le maître-mot est la désescalade. »
  • 30 Janvier 2022, sur France 5 : « Je considère que ce sont les Etats-Unis qui sont dans la position agressive et non pas la Russie, j’admets que cela puisse choquer »
  • 30 Janvier 2022, sur France 5 : « La Russie a des intérêts comme pays et ne peut pas accepter que l’OTAN arrive à sa porte et on peut le comprendre, tout cela était dans le pacte de Varsovie«
  • 30 Janvier 2022, sur France 5 : « Je n’embarquerai pas la souveraineté de la France. Quand le président de la République dit : nous garantirons l’intégrité territoriale de l’Ukraine, alors que la menace n’existe pas selon les Ukrainiens eux-mêmes, il fait une bravade qui ne nous mène nulle part »,
  • 6 Février 2022, sur TF1 : « La position de Vladimir Poutine est compréhensible. »
  • 6 Février 2022, sur TF1 : « Je ne sais pas comment nous Français nous réagirions si on apprenait que M. Erdogan – le président turc – avait créé une alliance qui encerclerait la France. Cela ne nous ferait pas plaisir, donc je pense que le maître-mot ça doit être la désescalade. (…) L’‘intérêt de la France, ce n’est pas de transformer la Russie en adversaire. »
  • 10 Février 2021 sur France 2 : « Les Etats-Unis d’Amérique ont décidé d’annexer dans l’Otan l’Ukraine, et la Russie se sent humiliée, menacée, agressée »
  • 24 Février 2022 : « L’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie est un acte de guerre extrêmement grave que nous condamnons avec la plus grande fermeté. C’est une violation inacceptable des principes du droit international dont Vladimir Poutine porte la responsabilité et qui fait peser le risque d’une guerre généralisée sur le continent. »

Comment Jean-Luc Mélenchon a-t-il pu se tromper autant et avec une telle constance, jusqu’à inonder quotidiennement l’Ukraine de diffamations sur le caractère néo-nazi de son gouvernement et de son peuple ? L’explication peut se résumer à un mot : anti-américanisme. Il a été totalement aveuglé dans ses analyses par cette obsession, au point d’épouser systématiquement le point de vue russe et de combattre celui de l’Ukraine, en s’alignant fortuitement sur les positions de l’extrême-droite européenne, soutenue ouvertement par le Kremlin. Au Parlement européen, le FN et LFI ont des positions alignées, dès qu’il s’agit de l’Ukraine, ce qui doit être questionné.

Frédéric Encel analyse ainsi les positions de Jean-Luc Mélenchon : « Il est dans une telle logique anti-américaine, que tous ceux qui sont contre les Etats-Unis sont des alliés ». Or Poutine a toujours été très clair sur ses intentions. Il a stigmatisé l’Occident comme décadent. Il a renoué avec le messianisme russe, qui veut imposer un ordre moral chrétien et traditionnaliste sur l’Europe, à tout prix. La « dénazification » ne porte pas que sur l’Ukraine. Elle vise tout l’Occident. Elle signifie en réalité : « soumission à la Russie, à la paix russe, qui est ultra-violente, liberticide et génocidaire. Plus de la moitié des organisations paramilitaires néo-nazies recensées dans le monde, sont en Russie. Elles sont actives et bénéficient de l’agrément de l’état russe.